Impossible de faire un site sur l’intelligence artificielle sans parler de son impact sur l’économie
Les facteurs de production classiques : Capital et Travail ne sont plus, aujourd’hui, en mesure de fournir la croissance à laquelle se sont habitués les pays développés et qui est nécessaire au bon fonctionnement de leurs économies nationales. Cependant, l’Intelligence Artificielle apparait comme un nouveau facteur de production, qui peut générer de nouvelles sources de croissance, changer notre façon de travailler et renforcer le rôle des salariés dans la croissance de leur entreprise.
L’utilisation de l’IA est déjà une réalité au sein de nombreux secteurs économiques ; cette technologie a toujours un fort potentiel de développement, comme le montre une analyse d’Accenture et de Frontier Economics. Selon les conclusions du rapport, l’influence de l’intelligence artificielle pourrait faire augmenter la productivité du travail de près de 40 % dans certains pays développés d’ici 2035. Une forte hausse de productivité est attendue en Suède (37 %), alors que les États-Unis (35 %) et le Japon (34 %) devraient également faire partie des pays qui bénéficieront le plus de l’impact de cette technologie. En France, les analystes s’attendent à un gain de productivité de 20 % grâce à l’IA au cours des quinze prochaines années.
Avec les progrès de l’installation des IA, les besoins en travailleurs non qualifiés des entreprises se réduisent, ce qui soulève aussi des questions sur le devenir et la transformation de nombreux emplois. Selon McKinsey, 15 % des entreprises de l’industrie automobile mondiale ont enregistré une baisse de 3 à 10 % de leur main-d’œuvre en lien avec le développement de l’IA en 2019.
L’intelligence artificielle, c’est le nouveau concept valise que l’on charge de toutes les potentialités, qui cristallise la profondeur du bouleversement technologique et économique qui se joue aujourd’hui. Il porte les promesses de services hyper performants, dans la santé ou l’éducation par exemple et mais aussi toutes les craintes d’une économie asséchée du travail humain.
Cette peur entre en résonance avec ce que l’on proposait il y a encore quelques années aux économies développées comme la perspective heureuse de la mondialisation : l’économie de la connaissance. Face aux coups de butoirs de la technologie et de la concurrence frontale des émergents, l’espace de repli et de création de valeur des économies avancées était là, dans le « cerveau-d’œuvre » comme dit Michel Volle. Or voici que la catalyse des réseaux neuronaux, des ordinateurs quantiques qui repoussent les limites de la loi de Moore et du big data ouvrent la perspective de dispositifs informatiques capables de simuler et parfois de vaincre l’intelligence humaine. Et cette perspective fait nécessairement ressurgir l’idée d’une éviction de l’homme.
Intelligence artificielle : l’impact économique réel
Publié sur La Tribune le 13 novembre 2018 par Olivier Passet
Directeur des synthèses chez Xerfi
Un rapport du cabinet américain McKinsey estime que l’intelligence artificielle pourrait entraîner une croissance du PIB mondial de 1,2 % par an jusqu’en 2030.
Le chiffre donne le vertige : 13.000 milliards de dollars, c’est ce que l’intelligence artificielle (IA) pourrait ajouter au PIB mondial d’ici à 2030, selon une étude publiée mercredi par McKinsey : « Notes from the frontier : modeling the impact of AI on the world economy » (PDF).
Le cabinet de conseil américain a évalué les conséquences de l’IA, que ce soit l’apprentissage automatique, la reconnaissance d’image, le traitement du langage naturel, les assistants virtuels, la robotisation et l’automatisation des chaînes des tâches. Il ressort que ces technologies pourraient augmenter de 1,2 % par an la valeur économique créée par tous les pays du monde.
Si McKinsey ne considère pas que l’IA détruira l’emploi en général, il souligne néanmoins que le fossé risque de se creuser entre les travailleurs et les pays : « La part des emplois répétitifs nécessitant peu de compétences numériques devrait baisser de 43 à 32 % […]. A contrario, la part des emplois requérant des compétences numériques de pointe augmentera de 42 à 53 %. »
Article complet : Comment l’IA va contribuer à la croissance de l’économie mondiale
Publié sur Les Échos le 5 septembre 2018 par Remy Demichelis
Cocorico ! La France a de nombreux atouts en IA : son excellence scientifique, ses références mondiales, des réussites entrepreneuriales… Avec plus de 650 startups de l’IA, la France se positionne aujourd’hui au 2e rang européen.
A ce jour, environ 660 startups françaises dans le domaine de l’IA ont été dénombrées. Plus de 250 d’entre elles ont levé des fonds pour une total de 2 milliards d’euros, ce qui positionne la France en seconde position en Europe, derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne.
Le secteur est dynamique et a connu une forte accélération ces dernières années à la fois dans les créations de startups (371 startups créées sur la période 2015-2018, contre seulement 71 sur la période 2007-2010) et dans les montants levés qui progressent nettement plus rapidement que dans le reste du secteur numérique (selon une étude CapGemini/eCap)
Presque 50 % de ces startups sont localisées en Ile-de-France, mais d’autres grandes agglomérations telles que Toulouse, Lyon, Rennes, Bordeaux ou Grenoble ou Nice ont des écosystèmes locaux développés, desquels émergent des startups prometteuses.
Quatre grands segments ont été identifiés dans le cadre de cette étude. Les segments applicatifs, qui utilisent l’IA pour résoudre des problématiques fonctionnelles et / ou sectorielles sont majoritaires et représentent plus de 80 % des startups, tandis que les segments plus amont, qui proposent des produits / services / technologies utiles et spécifiques pour la création d’applications à base d’IA, comptent quelques projets ambitieux et disruptifs.
Parmi les 80 % de startups développant des applications basées sur des solutions d’intelligences artificielles, environ 2/3 d’entre elles se concentrent sur la résolution de problématiques sectorielles spécifiques.
Citons quelques exemples :
Les autres startups développant des applications basées sur des solutions d’intelligences artificielles s’attachent à des problématiques fonctionnelles, essentiellement concentrées autour du marketing, des ventes et de la relation client (ContentSquare). Certains acteurs émergent également dans les outils de Business Intelligence (Quantcube) ou de productivité (Scibids), dans la cybersécurité (Sentryo, BodyGuard) ou la gestion des ressources humaines (Clustree).
Enfin, les startups positionnées sur les segments plus amont proposent du hardware (Kalray, LightOn, AnotherBrain) ou des infrastructures de stockage et de distribution intelligente de données (Scality) dédiées à l’usage de l’IA, mais aussi des solutions d’exploitation des données (Dataiku) et du développement d’algorithmes de traitement du langage (Snips, Proxem), de la vision/image (Deepomatic, XXII) ou encore des bots (Clustaar).
L’Intelligence Artificielle est une tendance de fond qui impacte de façon croissante l’ensemble des secteurs économiques comme la santé, la mobilité, les services financiers, l’industrie, l’énergie, la logistique, la distribution etc.
La France s’est saisie de cet enjeu avec une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle « AI For Humanity » présentée par le Président de la République en mars 2018. En juillet 2019, le ministre de l’Économie, en a présenté le volet industriel et économique.
C’est dans ce contexte que Bpifrance a entrepris la réalisation d’une cartographie de startups françaises innovantes intervenant dans le domaine de l’intelligence artificielle. L’objectif : présenter un état des lieux du secteur et une grille de lecture simple permettant d’appréhender la profondeur et la richesse de l’offre existante.
Tiré de l’article : L’intelligence artificielle est synonyme de rentabilité accrue pour les entreprises
Publié sur le site de la BPI le 8 septembre 2019